Dans le sombre de l’aube, j’écoute s’envoler, par la fenêtre ouverte de mon cœur chagrin, mes pensées silencieuses ; elles cherchent la lumière
Le vent s’est fait la malle et le papillon jaune qui dort sur la fougère ressemble à s’y méprendre à un brin de soleil
en fugue
Les nuages sont bas, caressent le crêpons des arbres endormis
Croupissant au cachot d’un quotidien trop pâle
Impuissante aux malheurs, incapable de mieux
je respire le songe de m’évader soudain de cette vie trop brusque
de la prison d’épines
qu’est ma mélancolie
Les gens autours de moi boivent aux coupes d’argent le vin noir que la vie leur distille chaque jour
Et moi je reste là, rêvant d’être là-haut
d’être là-bas, d’être plus loin
dans la forêt humide, à rire entre les arbres, à croire à leur mirages et à leur poésie
à coucher sur la mousse, à respirer la terre, manger des baies des bois et lamper le chagrin qu’un nuage amoureux pleurerait sur mes lèvres
à lire entre les lignes
les sillons d’avenir dessinées sur les feuilles
Dans le sombre de l’aube, je rêve à tout cela
et à bien plus encore
.