de Gilles F. Jobin
A propos de l’auteur
Gilles F. Jobin, né en 1948 vit à Delémont. Curieux de théâtre, de musique, de peinture et autres expressions artistiques.
A propos du livre
Jouer dans le noir est un recueil de textes de 84 pages édité aux éditions Samizdat en 2013.
Jouer dans le noir est le premier ouvrage de Gilles F. Jobin. Ses textes sont rédigés avec beaucoup de style, de rigueur langagière, de finesse et de symbolisme – il n’est pas psychologue pour rien.
Ce premier livre de Gilles F. Jobin est un petit bijou pour qui aime les mots, leur musique, leur sens, double-sens, contresens… leur finesse, leurs reflets, leurs secrets. Rien n’est laissé au hasard et le style épuré densifie chacune des histoires et fait flamboyer la mélancolie ou le deuil, qui imprègnent souvent ses textes. Et comme pour soulager un instant l’émotion, on nous fait passer des larmes au sourire avec, çà et là, un texte plus léger ; une longue liste de noms, un petit exercice de style ou encore une liste d’interjections.
Critique d’humeur
Les textes de Gilles F. Jobin me font penser à ces fleurs de thé chinois ; séchées, enveloppées dans des feuilles de thé vert, elles forment des boules compactes de la taille d’une bille, qui ne paient pas de mine au premier regard. Puis, lorsque l’on déverse dessus l'eau chaude, le thé séché absorbe le liquide, les feuilles entourant le bouton s’ouvrent et une fleur de toute beauté et aux saveurs intenses se déploie alors à l’intérieur de la théière.
Beauté et goût. Ainsi comme pour ces fleurs de thé, les textes de Gilles F. Jobin, au sens compressé dans un vocabulaire choisi avec soin, s’ouvrent sous notre regard dégoulinant d’émois et déploient tout à la fois leur beauté, leurs saveurs, leur essence.
"On présuma que c'était sûrement l'émotion qui lui avait fait perdre deux ou trois phrases d'une complainte amoureuse.
On ne savait pas qu'elle se donnerait la mort quelques années plus tard à cause d'une bête grimacière." - Le chant
Aucune morale, aucune leçon, aucun jugement. Gilles F. Jobin se contente de décrire des situations, tragiques ou en tout cas souvent emplies de mélancolie, de tristesse. Dans ses histoires de vies « beugnées », de ratés, d’occasions manquées, de destinées qui dérapent ou qui s’enraillent, nous pouvons trouver à nous identifier. Et si l’identification nous crible de flèches empoisonnées parfois, elle permet aussi, avec le temps, l’attendrissement et la compassion et nous ouvre la voie de l’indulgence et du pardon, que l’on peut alors offrir aux autres, ou à soi-même…
"... On avait encore tant à débattre, à reprendre, à conjurer. N'oublie pas, je me souviens, ne tombe pas, j'écrirai, ne te retourne pas.
A la fin du film le roi s'était noyé." - La séparation