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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 10:49

 

 

Quelques pas dans la brume qui danse sous le souffle de mon passage. Le chemin de galets est devenu chemin de sable. J’entends au loin une mer respirer.

 

Quelques pas encore et le frima efface tout à fait la forêt d’alênes, et je ne puis dire si elle m’entoure encore, derrière son voile, si elle surveille encore mes pas, ou si ces sentinelles dévoyées, haie d’horreur, se sont retirées pour de bon.

 

La mésange, peut-être sur sa branche, chante mon nom. Peut-être. Je ne sais pas. Moi en tout les cas je ne l’entends plus. Mais cela veut-il dire qu’elle ne chante plus ?

 

Le sable avale mes pieds. Il faut que j’avance. Il faut que j’avance mais je ne peux pas. La brume partout, alentour du décor, à l’envers de mon corps, partout, efface tout. Efface jusqu’à ma volonté. 

 

Où est Mesduse ? Ce compagnon maudit, mon roc. Il manque soudain à ma vue, ce rivage de pierre, et je ne sais plus où aller. Je m’affole, je supplie. Prends ma main à nouveau Mesduse, prends ma main et guide-moi vers quelque torrent de sang, ou vers quelque chute d’air !

 

Je crie, fends la brume de gestes misérables, tends mes mains mélangées de chair et de pierre. Mais il ne répond pas. Et le sable mange à présent mes genoux. La brume m’étouffe et je perds inconscience…

 

 

Derrière la fenêtre close, la couverture de la nuit recouvre et encourage au sommeil le village qui s’apaise doucement. Quelques cheminées expirent encore ça et là de minces filaments blanchâtres que la obscurité avale aussitôt. Tout au loin dans les recoins de la nuit, un loup hurle.

 

Je ne sais plus ce que je veux. La mésange ne m’appelle plus. Peut-être bien, n’est-elle-même plus dans sa branche. Peut-être Mesduse l’a-t-elle corrompue, de son chant de pierre, comme il corrompt ma raison en cet instant, ensorcelle mon esprit et l’attire, soutenu d’une complainte grincée de luth...

 

Le gros œil du néant me happe, je ne lui résiste pas. Il faut que je m’y engouffre, que je m’y sauve… car quelque part, dans l’envers du décor, la rencontre de la brume et d’une main senestre vire au pugilat…

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 13:52

Est-ce que je dors encore ?

Est-ce que je dors, en corps ?!

 

Un grondement sévère s’ourdit lentement de nulle part, ou de toute part, je ne sais pas, cela semble tout pareil. Des galets roulent sur le chemin, poussés par ce tonnerre qui glisse, se faufile entre les piquets des arbres dévêtus. Les feuilles mortes à leurs pieds gémissent et craquent. Le grondement du ciel affligé se rapproche. Oppressant sermon, main sangle qui plante soudain ses ongles puissants dans mes épaules, et tout autour de ma poitrine. Enflamme ma chair.  La mésange dans mon cou, qui chante mon nom, a des serres d’aigle…

 

Je crois…

 

Sommeil. Soleil, endolori de clairvoyance.

 

Un mince filet de sang glisse de mon épaule et se traîne dans la rivière, s’enroule dans les draps de poussière de son lit. Mesduse prend ma main de pierre dans la sienne, et trempe le bout de mes doigts dans le ruisseau en réincarnation. Les cailloux de mes membres, buvards avides, boivent l’eau et le sang gorge la chair corrompue. Un cri de douleur transperce mes lèvres scellées d’impuissance et va s’éclater contre les parois de néant, emportant dans son souffle la mésange aux serres d’aigle, qui sans lassitude, chante encore et toujours, mon nom. Puis s’étouffe dans la distance.

 

L’igloo du vide reprend son refrain de silence, tandis qu’en mes veines, un ruisselet compose une voie.

 

Dans l’eau d’ici, et dans l’haut-delà, Mésange et Mesduse croisent les doigts fins et vaporeux de leur chant et fredonnent mon nom. Est-ce que…

 

Je dore

Sous l’éclat de cet air

 

 


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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 21:24

 

Il ne fait ni jour ni nuit. Juste un peu sombre, comme un crépuscule voilé de secrets. De promesses.

 

Une mésange dans une branche m’appelle sans cesse.

 

C’est la naissance d’un soir. Un soir, qui aurait pu être rond et ferme. Comme un soleil de printemps. Rond et ferme, comme une graine de bonheur

 

Ç’aurait pu.

 

Mais la bile d’ambre dégouline derrière l’horizon et l’obscurité dévoile le gouffre. En claire valence.

 

La paupière du vide s’entrouvre

 

Est-ce que je dors ?

 

 

 

Je rampe à présent, comme un mille pattes, le long d’un sentier qui n’en finit pas d’être long. Au loin gronde une rivière. Au loin, tout au fond sous mes pas.

 

L’opacité se cristallise. Emanation visqueuse, serpent de ténèbres qui se hisse jusqu’à mes narines et crache son ciment en ma poitrine.

 

Est-ce que je dors ?! Ma voix se faufile, raye ma langue, gerce mes lèvres, perce l’huile du temps. L’infini de l’ombre ne me rapporte aucun écho.

 

Perdue entre les troncs dénudés, j’entends Mesduse psalmodier en l’envers de mes entrailles. Mesduse, mon inséparable contraire, mon dédouble aptère. Plus je le fuis plus il m’approche, ce négatif de mon âme.

 

Le trouble bâillonne ma raison et j’erre dans les galeries nébuleuses.

 

Il fait nuit. Il fait nuit couleur sang

 

Tenter de louvoyer dans cet amer. J’étouffe. Je voudrais…

 

Vais-je me réveiller ?

 

Mesduse me prend par la main, pétrifie mes articulations, putréfie ma chair. Il  m’entraîne dans la souillure de l’ennui tandis qu’au loin, tout à fait au-dessus du ciel sans étoile, il neige des éclats de rire, il tonne des souvenirs de prunelles de bronze, de regards chatoyants, de sourires de chanvre. 

 

Et la ritournelle d’une mésange dans une branche, qui m’appelle sans cesse.


 

Mesduse a pris possession de mes gestes. Il guide mes pas jusqu’à la rivière. La rivière Sans Nom, sans courant, sans histoire, ni avenir.

 

Je me penche au-dessus de son lit stérile d’eau, dans lequel pourtant j'y vois clairement mon reflet, mélange de boue ridée par la sècheresse, de pierres crasseuses et d'algues grasses; mon image, exactement l’entier de ce vieux buisson d’épines noires tout désolé qui griffe et déchire de ses dards fusiformes l'air vicié du néant.

 

Au loin, caché tout en haut dans l’inaccessible, un loup diogénise, puis dans un battement d'ailes de colombe, s'envole dans le sillage des avions.

 

Et toujours cette mésange dans sa branche.

Qui m’appelle. Qui m’appelle sans cesse.

 

Si au moins… si au moins elle pouvait me dire son nom, me le sourire, peut-être alors…

 

Je voudrais…

Je voudrais juste,

maintenant,

me réveiller.

 

 


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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 09:35

                      des poètes  du rêveur solitaire

 

 

Le pré rampe jusqu’à l’orée de la forêt de fayards qui s’étale majestueusement au pied du mont.

Les verts chatoyants s’égayent sous la pluie de lumière

qu’un soleil rond laisse dégouliner dans l’éther.

 

Si quelque Moïse s’égare un peu sous les frondaisons,

dentelles de verts qui frangent l’azur et dansent au souffle du printemps,

il peut arriver jusqu’au buisson noir. Petit arbrisseau

qui n’a du pyracantha que le blanc des feuilles

de ses fleurs

et son épine acérée.


Petite illusion de baliveau, chantre dévoyé

qui rêvasse sous le ballet des rayons d’or dansant entre les feuillages animés.

 

Dans ses ramures, un

lampyre éteint

pleure du sans;

 

du sang d'ailes

    du sang luit


 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 08:11

Poser une main                 en peau de coeur

sur l'écorce glacée

de l'hêtre

 

Morsure

 

Le soc de l'indiférence        de l'oubli

arrache l'empreinte,  et le sang

se gèle.

 

Brulure de froid

 


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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 13:10

 

Ils fuient la terre

et se grisent à l’écho de leurs rires

percutant les cloisons

 

de béton

 

 

Ils fuient les vers

des forêts et des chants

de blé

 

ondoyant sous le vent

 


Dominés de désirs incoercibles

ils fuient la platitude de l’authentique

ajustent leurs masques en papier

d’argent

et s’exilent, au cœur

 

- aveugle aimant -

 

de cités d’Or

 

 

 

 

 

.

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 09:54

 

 

melancolie1.jpg

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 14:07

L'amour, une alchimie de penchants et sentiments, panacés de l'humain, indivisible, unique et pourtant jamais semblable de et pour chaque individu. Un grand bol de Philia, un excès d'Agapè, un oubli d'Eros, un berceau de Storgê...

 

ἀγάπη  (agápê) : l'amour divin, universel, le vrai amour, incondionnel 

 

Agape-b.jpg





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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 11:20

L'amour, une alchimie de penchants et sentiments, panacés de l'humain, indivisible, unique et pourtant jamais semblable de et pour chaque individu. Une poignée de Philia, un rayon d'Agapè, une pensée d'Eros, et Storgê sang mesure...

 

στοργή (storgế) : l'affection familiale, l'amour familial

 

 

Ave Nera est Storgê

 

Petite vie d'horreurs

Petit oiseau en peurs

Dans un nid de terreurs

 

Petite fille d'heurts

Enfance en pleurs

Sous la soumission

Du marteau d'acier

Broyeur de

Candeur

 

D'un géniteur ivre

 

Des larmes cachés

Des cris étouffés

Corps agenouillé

Âme assassinée

 

Des larmes laissées

Sur un parquet froid

Une main tendue

Qui se perd

Qui se terre

Et ce père…

… et se taire

 

Où est l'issue ?

Un jour peut-être….

 

 

Petite vie d'horreur

Enfant sang peurs

Surmonte sa frayeur

En plantant des fleurs

Au fond de son coeur

Rêveur

 

Puis un jour

Une odeur de meilleur

Un jour

De l'Or intérieur

S'éclot le bonheur

 

Jeune fille fraîcheur

Jeune femme lueur

Petite sœur

De cœur

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 08:23

L'amour, une alchimie de penchants et sentiments, panacés de l'humain, indivisible, unique et pourtant jamais semblable de et pour chaque individu. Un peu de Philia, une poussière d'Agapè, un rien de Storgê, une grosse bouffée d'Eros...

 

ἔρως (érôs) : l'amour naturel, le désir sexuel, le plaisir

 

Âffre Eddy est Eros

 

Assoiffé

Mon corps boit

Ta peau d’ébène

 

Un frétillement de feuillage

Un bruit de plume froissée

Ou en corps

Le claquement sec des volets de soie

Contre les façades de pierres

 

Tes yeux rouleaux compresseur

Écrasent ma candeur

Le désir déchire

Ma blancheur

 

Dans la nuit

Le vol, quand s’éclate le désir

Devient arabesque de souffle

Illusion d’ailes insoumises

Au feu du réel

 

Enivré

Mon corps croit

L’apeau d’ébène

 

 

08.03.2011

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Antre ciel ether :

L'ESPACE JEUX 

ou

LES SPASMES JE

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